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50e congrès international francophone de médecine légale

Mercredi, 09 Août 2017 15:32

Ce 50e congrès de médecine légale a accueilli à Paris pendant 4 jours près de 400 participants internationaux dont une forte proportion venant du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne, (Côte d’Ivoire, Bénin, Cameroun, Guinée, Sénégal), membres fidèles de la Société de Médecine Légale, médecins légistes, chercheurs, juristes, avocats et magistrats, permettant des échanges fructueux à propos de cette discipline particulièrement ouverte sur les sociétés de notre époque et ayant beaucoup évolué au plan national ces dernières années, avec la réforme de la médecine légale et la circulaire de décembre 2010 qui a créé les « centres-pivots » régionaux de médecine légale.

Les très nombreuses communications ont débuté à la bibliothèque de l’Institut Médico-Légal Place Mazas, introduites par son directeur le Professeur Bertrand Ludes, et se sont poursuivies sur le site de la faculté Paris-Descartes où le Doyen G. Friedlander a prononcé le discours d’ouverture suivi de la lecture du texte de Mme la Procureure générale près la Cour d’appel de Paris, C. Champrenault, dans l’amphithéâtre


Le Professeur Patrice Mangin de Genève a prononcé la conférence introductive traitant de l’historique et des recherches sur les crimes méconnus et les participants se sont ensuite séparés pour aller écouter les ateliers et conférences de leur choix dans les différentes salles et amphithéâtres de la faculté. De très nombreux sujets ont ensuite été abordés, leur diversité reflétant bien la richesse et la diversité des différentes facettes de la médecine légale, et parmi eux :


La médecine légale thanatologique, fondement de la discipline, s’est enrichie des méthodes scientifiques les plus modernes et il a été question bien sûr des études génétiques qui ont révolutionné la recherche de la preuve ces dernières années, leur fiabilité dépendant de l’excellence du recueil et de la conservation des prélèvements ; le Professeur Christine Keyser a présenté une conférence de mise au point de ces nouvelles techniques d’identification génétique.

Il a été question aussi de l’imagerie post-mortem avec scanner et IRM venant compléter utilement l’examen de corps et aussi les données de l’autopsie médico-légale si elle est ordonnée ; les Professeurs Silke Grabherr de Lausanne et Jean-François Meder du centre hospitalier Sainte-Anne à Paris ont fait état avec leurs collègues des avancées récentes sur ce sujet.

L’aspect éthique a été souligné, avec un soin tout particulier apporté à l’accueil des familles lors de ces deuils « médico-légaux » qui se déroulent dans des circonstances particulièrement violentes.

La pédiatrie médico-légale, du vivant et du mort a été individualisée avec ses problèmes spécifiques.

La médecine légale clinique a vu ces dernières années la création de nombreuses consultations médico-légales permettant aux victimes d’être écoutées et reconnues pour les dommages qu’elles ont subis.


La psychiatrie légale a fait l’objet d’un approfondissement, soulignant les difficultés relatives à cette discipline complexe à laquelle la Justice se réfère de plus en plus avec l’immixtion du juge dans le domaine médical et la place prépondérante qu’elle prend au sein de notre société et de la réflexion médico-légale ; le Professeur Irène Francois-Pursell ouvre cette année un diplôme universitaire de psychiatrie légale à la faculté de Dijon.

Les partenariats entre archéologues et médecins légistes ont permis des avancées étonnantes dans la compréhension des circonstances de décès anciens.

Les progrès en analyse toxicologique permettent la détection de nouvelles substances utilisées par les délinquants et les criminels.

L’intervention du procureur François Molins a été particulièrement appréciée pour le point d’actualité sur les attentats et toute la place de la médecine légale dans ces situations (un article sera bientôt consacré à ce sujet dans nos colonnes).


Le rôle de la médecine légale dans le dépistage de la torture a été développé lors de la conférence du Professeur Duarte Nuno Viera, doyen de la faculté de médecine de Coimbra au Portugal.

Les évolutions en matière d’enseignement ont été abordées, avec la création cette année d’une filière de spécialité propre à la médecine légale puisqu’il existe désormais un Diplôme d’Études Spécialisées en médecine légale. Les méthodes pédagogiques ont été envisagées avec les « tests de concordance de script » permettant une évaluation de l’étudiant non pas seulement sur des notions théoriques, mais sur des vignettes de cas cliniques pratiques.

Un champ nouveau a été ouvert pour déterminer le champ de compétences pour l’infirmière en médecine légale.

La loi de modernisation de la justice du XXIe siècle a été envisagée par le Professeur Cécile Manaouil, d’Amiens, sous l’angle du contentieux social.

Il n’est pas possible d’être exhaustif pour exprimer tout ce qui s’est dit lors de ce très riche 50e congrès de médecine légale tenu sous la présidence du Professeur Bertrand Ludes, et nous conseillons à nos lecteurs intéressés de se rendre sur le site de la société de médecine légale pour plus d’informations : sfml-asso.fr.

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